Le divorce de son propre enfant est une épreuve douloureuse pour tout parent, d'autant plus quand des petits-enfants sont impliqués. La posture des grands-parents est délicate car ils doivent à la fois soutenir leur enfant, qui est en pleine crise, et leurs petits-enfants, souvent perdus et affectés par les changements dans leur environnement familial. Voici quelques conseils sur la manière d'aider ses enfants et petits-enfants lors d'un divorce familial tout en gardant une posture constructive et bienveillante.
1. Soutenir son enfant sans juger
Lorsque votre fils ou votre fille divorce, il est naturel de vouloir le/la protéger et de lui apporter un soutien inconditionnel. Cependant, il est crucial de ne pas prendre de parti trop marqué, surtout si vous avez une relation avec l'autre parent. Évitez de critiquer ouvertement le/la partenaire de votre enfant, car cela pourrait compliquer la situation et alimenter des tensions inutiles.
Ce qu'il vaut mieux dire :
"Je sais que c’est difficile en ce moment, mais je suis là pour toi."
"Tu as mon soutien, quoi qu’il arrive, et je suis sûr(e) que tu vas réussir à surmonter cette épreuve."
Ce qu’il vaut mieux éviter :
"Je l'avais bien vu venir, cette personne n'était pas faite pour toi."
"Il/elle est responsable de tout ça."
2. Rester un pilier pour les petits-enfants
Les petits-enfants peuvent se retrouver pris dans des dynamiques qui les dépassent. En tant que grands-parents, vous avez un rôle stabilisateur à jouer. Il est important de leur offrir un espace où ils peuvent se sentir en sécurité et compris, loin des conflits. Faites en sorte que vos interactions avec eux soient apaisantes et réconfortantes.
Ce qu'il vaut mieux dire :
"Peu importe ce qui se passe, je serai toujours là pour toi."
"Si tu as des questions ou des choses qui te tracassent, tu peux m’en parler."
Ce qu'il vaut mieux éviter :
"C’est la faute de ton papa/maman si les choses vont mal."
"Tu verras moins l’un de tes parents maintenant, c’est comme ça."
3. Offrir un espace neutre
Les enfants, en pleine séparation, peuvent vivre beaucoup de tensions et de stress. En tant que grands-parents, vous pouvez offrir un espace où ils se sentent à l’abri des conflits. Veillez à ce que vos petits-enfants n’aient pas à choisir entre les deux parents en votre présence.
Ce que vous pouvez faire :
Proposer des moments de jeux, des sorties ou des activités qui les distraient de la situation.
Maintenir des routines familiales stables lorsqu’ils viennent chez vous, pour leur offrir un sentiment de continuité.
4. Éviter d'amplifier les conflits
Même si vous êtes bouleversé par la situation et que vous avez vos propres ressentiments, il est essentiel de ne pas transmettre cela aux enfants, ni aux petits-enfants. Ne vous mêlez pas des disputes entre les parents, même si vous avez une opinion claire sur la situation. Gardez vos émotions pour vous et privilégiez l’apaisement.
Ce qu'il vaut mieux éviter :
Parler des disputes ou du divorce devant les petits-enfants.
Dire à votre enfant ce qu’il/elle devrait faire, surtout si cela alimente un conflit.
Donner des conseils non sollicités : quelqu’un qui souhaite un conseil vous demandera “tu en penses quoi ?” ou bien “tu ferais quoi à ma place?” Sinon, il vaut mieux éviter
5. Ne pas interférer dans les décisions parentales
Même si vous êtes inquiet pour l’avenir de vos petits-enfants ou pour votre propre enfant, il est important de respecter son rôle de parent et de ne pas interférer dans ses décisions éducatives ou parentales, sauf si vous voyez un danger évident.
Ce qu'il vaut mieux dire :
"Je suis là si tu as besoin d’en parler ou de prendre du recul."
"Je te fais confiance dans tes choix pour les enfants."
Ce qu'il vaut mieux éviter :
"Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça avec les enfants."
"Tu devrais leur dire ceci ou faire cela."
6. Soutenir votre propre enfant émotionnellement
Votre fils ou votre fille vit une épreuve difficile, et même si vous avez envie de lui donner des conseils ou des directives, ce dont il/elle a le plus besoin est souvent une écoute attentive et un soutien émotionnel. Encouragez-le/la à prendre soin de lui/elle-même et à rester patient(e) avec ses enfants.
Ce qu'il vaut mieux dire :
"Je sais que c’est une période difficile, mais je suis là pour toi."
"Prends soin de toi, c’est important pour que tu puisses t’occuper des enfants aussi."
7. Offrir une aide pratique
Les divorces peuvent s’accompagner de bouleversements logistiques : déménagements, réorganisations du quotidien, changements de garde. En tant que grands-parents, vous pouvez proposer une aide concrète, comme garder les enfants pendant une période de transition ou aider votre enfant à s’organiser. Cependant, veillez à ce que cette aide ne soit pas vécue comme une ingérence.
Ce que vous pourriez proposer :
"Je peux prendre les enfants quelques jours si tu as besoin de temps pour t’organiser."
"Si tu as besoin d’aide pour un déménagement ou d’autres choses pratiques, fais-moi signe."
8. Maintenir un lien respectueux avec l’autre parent
Même si vous avez des sentiments mitigés envers l'ex-conjoint(e) de votre enfant, il est important de garder un lien respectueux avec lui/elle, surtout pour le bien-être des petits-enfants. Cela montre aux petits-enfants qu’ils n'ont pas à choisir de camp et que vous restez une source de stabilité dans leur vie.
Ce qu'il vaut mieux dire :
"Nous respectons les décisions de tes parents et nous serons toujours là pour toi."
En tant que grands-parents, votre rôle est à la fois de soutenir vos propres enfants et d’assurer un environnement stable et aimant pour vos petits-enfants. Il est essentiel de rester neutre dans les conflits, d’offrir un soutien émotionnel et pratique à votre enfant, et de créer un espace où les petits-enfants se sentent en sécurité. Le divorce est une période difficile pour toute la famille, mais en adoptant une posture de patience, de bienveillance et de non-jugement, vous pourrez être une force positive pour tous les membres de votre famille.
Comments